Consonnes doubles
Contrairement à ce que l’on voit / entend dans la plupart des dialectes italiens, les consonnes françaises sont réalisées sous une forme simple, même lorsqu’elles sont doublées dans l’écriture (→ consonnes doubles à l’écrit) :
Elle s’appelle Anne [ɛl sapɛl an]
Différents facteurs stylistiques peuvent cependant amener le locuteur à doubler les consonnes d’un mot français :
- Dans les exercices de déclamation ou d’articulation, on apprend à bien détacher les syllabes, ce qui a pour effet de dédoubler certaines consonnes (généralement celle qui précède la voyelle accentuée) :
grammaire [gra-mɛʁ] → gram-mai-re [gram-mɛ-r(ə)] syllabe [silab] → syl-la-be [sil-la-b(ə)]
Certains comédiens français systématisent cette réalisation dédoublée des consonnes ; on pourra en percevoir de nombreux cas chez Roger Carel (qui prête sa voix à Astérix dans les dessins animés ou à Hercule Poirot dans les séries policières télévisées) ;
- On peut utiliser le dédoublement des consonnes initiales aux mêmes fins expressives qu’on utilise l’allongement des voyelles (→ voyelle longue et voyelle brève)
Agathe, tu es formidable ! [fɔʁmida:bl] ou [ffɔʁmidabl] Mon Dieu, Jules, que tu es bête ! [bɛ:t] ou [bbɛt]
Ce doublement expressif est totalement indépendant de la présence d’une consonne double à l’écrit, ou dit autrement peut se présenter à l’oral là où l’écrit a une consonne simple.