Question fermée
On parle de « question fermée » ou « question totale » pour les questions appelant une réponse de type oui/non (→ Réponse à une question, Oui-si-non).
Pour formuler une question fermée en français, on peut agir soit sur la construction de la phrase, soit sur l’intonation (ou la ponctuation à l’écrit).
La construction interrogative
En français standard, si on prend comme point de départ la structure de la phrase simple (sujet – verbe), la question se caractérise essentiellement par le rejet du sujet derrière le verbe, qui s’accompagne à l’oral d’une intonation montante et à l’écrit d’un point d’interrogation.
Aimes-tu toujours autant le nougat ? ↑
Sur le plan de la construction, il faut distinguer les questions dont le sujet est un pronom personnel de celles dont le sujet est un groupe nominal. Lorsque le sujet est un pronom personnel, l’interrogation se marque par le rejet pur et simple du pronom sujet derrière le verbe :
Viens-tu avec moi au cinéma ce soir ? Ai-je bien éteint la cafetière électrique avant de quitter la maison ?
Lorsque le sujet est un groupe nominal, l’interrogation se marque par la reformulation du sujet sous la forme d’un pronom personnel positionné derrière le verbe, le groupe nominal restant intact dans sa position canonique :
Les policiers ont-ils réussi à arrêter le fuyard ? Jules et toi allez-vous voir le match dimanche ?
Dans les deux configurations, le rejet du pronom derrière le verbe entraine parfois des modifications de la forme verbale :
- un -t- apparait entre le verbe et le pronom de 3e personne du singulier lorsque le verbe se termine par une voyelle :
Viendra-t-elle avec nous ? Se promène-t-il toujours sans manteau par ce temps ?
- lorsque le sujet est le pronom je et que le verbe se termine par un e caduc [ə], l’usage veut que pour des raisons d’euphonie le [ə] se ferme en [e], et au niveau de l’écriture le e se dote d’un accent aigu :
Me trompé-je ?
Dans l’usage courant, le locuteur francophone préférera bien souvent éviter cette tournure et opter pour un autre moyen de construire la question, principalement en se servant de la formule interrogative Est-ce que...?.
La formule Est-ce que
À l’oral, la construction interrogative à rejet du pronom personnel est le plus souvent abandonnée au profit d’une construction à formule interrogative Est-ce que...? :
Aimes-tu toujours autant le nougat ? Est-ce que tu aimes toujours autant le nougat ?
Dans le cas des questions totales, cette formule prend la forme invariable est-ce que, avec un verbe au présent même si la question porte sur le passé ou sur le futur :
Est-ce que tu rejoindras Agathe à la gare ? Est-ce que Jules était déjà allé au Kenya auparavant ?
La formule est-ce que se positionne toujours en tête de la question que l’on pose. Son usage n’entraîne aucune modification de l’ordre canonique sujet-verbe, qui est préservé :
Est-ce que rejoindras-tu Agathe à la gare ?Est-ce que Jules était-il déjà allé au Kenya auparavant ?
L’intonation - la ponctuation
Dans l’usage courant, la question peut se marquer sans recourir à une construction syntaxique particulière, simplement, à l’oral, par l’intonation montante ou, à l’écrit, par le point d’interrogation :
Agathe est déjà partie ? ↑ Vous habitez chez vos parents ? ↑
Cette manière de formuler une question est surtout utilisée dans les phrases dont un élément est mis en relief :
C’est toi qui as mangé le dernier morceau de poulet ? C’est ça, la fameuse tarte aux framboises d’Agathe ?
Cela s’explique par le fait que la mise en relief utilise des moyens d’expression syntaxiques proches de ceux que l’on utilise pour formuler une question (modification de l’ordre des mots, utilisation de c’est…que), ce qui empêche de construire une question en usant de ces mêmes procédés syntaxiques et oblige à recourir à d’autres procédés.