Portée de la question ouverte
Les questions partielles portent sur un mot ou groupe de mots occupant une fonction spécifique la phrase : sujet, attribut, complément.
La question porte sur le sujet
Lorsque la question porte sur le sujet, le français use du pronom qui ou de la formule qui est-ce qui lorsque la réponse supposée renvoie à un être animé (humain ou animal) :
Qui a laissé la porte ouverte ? – Jules (a laissé la porte ouverte). Qui est-ce qui a mangé le dernier morceau de poulet ? – Le chat (a mangé le dernier morceau de poulet).
Lorsque la réponse attendue renvoie à autre chose qu’un être animé, le français recourt à la formule qu’est-ce qui :
Qu’est-ce qui provoque cet embouteillage ? – Un camion. / Une manifestation. Qu’est-ce qui est à l’ordre du jour de la réunion ? – Le budget.
Il en est de même lorsqu’on ne dispose d’aucune information permettant de préjuger de la réponse :
Qu’est-ce qui fait tout ce bruit ? – Le chien. / L’effondrement d’un échafaudage.
Que la réponse attendue soit au singulier ou au pluriel, le verbe s’accorde toujours au singulier, aussi bien avec un sujet qui qu’avec qui est-ce qui/qu’est-ce qui :
Qui vient avec nous au cinéma ? – Jules. / – Jules et Victor. Qui est de corvée de vaisselle ce soir ? – Jules. / – Jules et Victor.
De même, l’adjectif attribut, le participe passé… s’accordent au masculin, que la réponse attendue soit au masculin ou au féminin :
Qui s’est levé du pied gauche ce matin ? – C’est Jules ! / C’est Agathe ! Qui est parti en claquant la porte ? – Jules. / – Agathe.
Le français peut également recourir au déterminant quel associé au nom noyau du sujet sur lequel porte la question :
Quelle équipe a remporté la coupe ? – L’équipe des All Blacks. / Les All Blacks. Quelle voiture est responsable de l’accident ? – La voiture verte. / La verte.
Dans ce cas, le verbe s’accorde au singulier ou au pluriel, en fonction du nombre du nom sujet :
Quelles équipes se sont qualifiées pour la finale ?
Lorsque la question porte sur le sujet, que l’on utilise le simple pronom qui, l’adjectif quel ou la formule qui est-ce qui/qu’est-ce qui, l’ordre des mots de la phrase canonique sujet-verbe est toujours préservé.
Cas particulier : la question porte sur le sujet du verbe impersonnel Lorsque la question porte sur le sujet du verbe impersonnel, le français recourt au pronom que, à qu’est-ce qui ou qu’est-ce qu’il :
Que se passe-t-il ? Qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce qu’il se passe ?
La question porte sur l’objet direct
Lorsque la question porte sur l’objet direct, le français use du pronom qui ou de la formule qui est-ce que lorsque la réponse supposée renvoie à un être animé (humain ou animal) :
Qui allons-nous inviter ? – (Nous allons inviter) Agathe. Qui est-ce que tu vas rejoindre au restaurant ? – Mes beaux-parents.
Lorsque la réponse attendue renvoie à autre chose qu’un être animé, le français recourt au pronom que ou à la formule qu’est-ce que :
Que prépares-tu pour le repas de ce soir ? – Du riz au poisson. Qu’est-ce que je vous sers ? – Deux cafés, s’il vous plait.
Il en est de même lorsqu’on ne dispose d’aucune information permettant de préjuger de la réponse :
Qu’est-ce que tu regardes avec une telle attention ? – Le voisin qui taille sa haie. / La tache sur ton pantalon tout neuf.
Le français peut également recourir au déterminant quel associé au nom noyau de l’objet sur lequel porte la question :
Quelle valise comptes-tu prendre pour partir en vacances ? – La verte. Quelle équipe Jules soutient-il ? – L’équipe d’Écosse.
Lorsque la question porte sur l’objet premier, le recours au pronom que a pour effet de rejeter le sujet derrière le verbe lorsque celui-ci a la forme d’un pronom personnel :
Que fais-tu ce soir ?
Le recours à l’adjectif quel a le même effet :
Quel type de voiture le fuyard conduisait-il ?
L’ordre des mots de la phrase canonique est préservé lorsqu’on recourt à qu’est-ce que/qui est-ce que :
Qu’est-ce que ce camion transportait ? Qui est-ce que ce peintre a pris comme modèle ?
La question porte sur l’objet indirect
Lorsque la question porte sur l’objet indirect, le français use du pronom qui ou de la formule qui est-ce que précédés de la préposition lorsque la réponse supposée renvoie à un être animé (humain ou animal) :
À qui destines-tu cette écharpe ? – À ma grand-mère. De qui est-ce qu’Agathe tient ce talent pour la pâtisserie ? – De son oncle.
Lorsque la réponse attendue renvoie à autre chose qu’un être animé, le français recourt au pronom quoi ou à la formule quoi est-ce que précédés de la préposition :
De quoi avez-vous besoin pour réaliser ce plat ? ¬– De poisson fumé. À quoi est-ce que vous jouez ? – À la crapette.
Il en est de même lorsqu’on ne dispose d’aucune information permettant de préjuger de la réponse :
De quoi te plains-tu ? – De mon voisin. / – Du retard de mon train.
L’usage répugne toutefois à utiliser le pronom quoi dès qu’il y a la moindre possibilité que celui-ci réfère à un être humain :
De quoi → De qui te plains-tu ? – De mon voisin.
Le français peut également recourir au déterminant quel associé au nom noyau de l’objet sur lequel porte la question :
De quel livre es-tu en train de parler – Du dernier roman de Grangé. À quelle équipe est-ce que le commentateur faisait allusion ? – L’équipe d’Australie.
Lorsque la question porte sur l’objet second, le recours au pronom quoi a pour effet de rejeter le sujet derrière le verbe lorsque celui-ci a la forme d’un pronom personnel :
À quoi pensais-tu ?
Le recours à l’adjectif quel a le même effet :
De quelle farine te sers-tu pour réaliser ta pâte à tarte ?
L’ordre des mots de la phrase canonique est préservé lorsqu’on recourt à qu’est-ce que/qui est-ce que :
De quoi est-ce qu’elle se mêle ? À quel service est-ce que je dois m’adresser ?
La question porte sur un complément circonstanciel
Lorsque la question porte sur un complément circonstanciel prépositionnel, la construction de la question est identique à celle du complément d’objet indirect. Certains types de compléments se questionnent au moyen d’adverbes spécifiques, dont l’existence n’exclut jamais la construction alternative à l’aide de quel :
- le temps : quand :
Quand comptes-tu t’inscrire au marathon ? Comparez avec : Quel jour comptes-tu t’inscrire au marathon ?
- le lieu : où :
Où pars-tu en vacances cet été ? Dans quel magasin Agathe parvient-elle à trouver des framboises aussi délicieuses en plein hiver ?
- la manière et le moyen : comment :
Comment se passent vos vacances ? De quelle manière ouvre-t-on ce type de boite ?
- la cause et le but : pourquoi :
Pourquoi le match a-t-il dû être annulé ? Pour quelle raison a-t-on tracé cette ligne bleue sur le sol ?
- la quantité : combien :
Combien prenez-vous de sucres dans votre café ? Quel nombre de marathoniens ont-ils franchi la ligne d’arrivée ?
Ces adverbes interrogatifs se positionnent en tête de phrase ; ils peuvent être précédés d’une préposition lorsque la construction le requiert, ils sont alors convertis en pronoms :
De quand date votre dernier rappel de vaccin anti-tétanos ? D’où te vient cette curieuse idée ? À combien s’élèvent les frais d’envoi ?
Ils entrainent un rejet du sujet derrière le verbe ou une reformulation du groupe nominal sujet sous la forme d’un pronom positionné derrière le verbe :
Combien gagne le vainqueur du tournoi ? Combien le vainqueur du tournoi gagne-t-il ?
Ils peuvent occasionnellement être combinés à est-ce que mais ces combinaisons sont moins utilisées et réservées au langage familier :
Où est-ce que j’ai mis mes clés ? Quand est-ce qu’on part ? Combien est-ce que ça coute ?
La question porte sur l’attribut
Lorsque la question porte sur l’attribut, le français recourt à quel :
Quel est le titre de ce livre ? - Le titre de ce livre est Le livre qui rend fou. Quelle est la couleur de sa nouvelle voiture ? Elle est rouge.
ou à comment dans le cas où la réponse attendue n’est pas un nom :
Comment est sa nouvelle voiture ? Elle est rouge / silencieuse.
Avec quel, le sujet est rejeté derrière le verbe, qu’il ait la forme d’un pronom ou d’un groupe nominal :
Quelle est la fin de l’histoire ? Quelle est-elle ?
Avec comment, le sujet est rejeté derrière le verbe lorsque c’est un pronom, il est soit rejeté soit reformulé derrière le verbe lorsque c’est un nom :
Comment est sa nouvelle voiture ? Comment sa nouvelle voiture est-elle ? Comment est-elle ?
La construction en est-ce que est inusitée lorsque la question porte sur l’attribut.