Genre et sexe
Le genre consiste en la transposition, sur le plan grammatical, de l’opposition biologique entre sexe mâle et sexe femelle – d’où le néologisme sexuisemblance imaginé par les grammairiens Damourette et Pichon.
Il en résulte que, pour les noms qui renvoient à des êtres sexués, humains ou animaux, il y aura le plus souvent en français une corrélation étroite entre le genre masculin et le sexe mâle, entre le genre féminin et le sexe femelle :
homme (masc.) >< femme (fém.) berger (masc.) >< bergère (fém.) coq (masc.) >< poule (fém.) chat (masc.) >< chatte (fém.)
même si des discordances existent, pour les noms d’humains :
sentinelle, estafette (fém.) désignent le plus souvent un homme mannequin (masc.) désigne le plus souvent une femme
et surtout pour les noms d’animaux :
souris, girafe… (fém.) désignent aussi bien le mâle que la femelle dromadaire, canari… (masc.) désignent aussi bien le mâle que la femelle
En revanche, pour les noms qui renvoient à des objets, à des abstractions ou à toute autre réalité non sexuée, la distribution du genre est totalement arbitraire :
la France, la Pologne, la Chine, l’Éthiopie… (fém.) >< le Danemark, le Portugal, le Mali, le Vietnam… (masc.)
la natation, l’escrime, la gymnastique… (fém.) >< l’athlétisme, le rugby, le ski, le patinage… (masc.)
la framboise, la banane, la figue, la noix… (fém.) >< l’ananas, le melon, le raisin, l’abricot… (masc.)
l’ouïe, la vue… (fém.) >< l’odorat, le toucher… (masc.)
de sorte que l’apprentissage du genre des noms français prend inévitablement la forme de longues listes à mémoriser. La plupart des locuteurs, même dont le français est la langue maternelle, hésitent sur le genre de mots comme : amiante, armistice, pétale, haltère… (masc.) ou impasse, spore, épithète, astérisque (fém.)
Voir Noms à double genre