Sujet

De MultiGram

Fonctions communicatives

Sujet Thème

En général, le sujet constitue le thème, c’est-à-dire la chose connue ou donnée dont il sera question dans le reste de la phrase.

Le crayon est jaune.
L'Andorre se situe entre la France et l'Espagne.

Sujet Défini

Ainsi, le sujet peut indiquer (notamment avec des verbes copules la personne ou la chose qui est définie, décrite, ou le thème dont il sera question dans le reste de la phrase :

Le chat était couché sous la table, où personne ne pouvait le voir.
La maison était plus chère qu’on nous avait annoncé.
Mon anniversaire est demain, mais la fête ne sera que le samedi.
La capitale de l’Australie n’est ni Sydney ni Melbourne, mais Canberra.

Sujet Agent

Souvent, le sujet de la phrase indique l’agent, la cause ou l’instrument qui initie (ou est responsable de) l’action ou l’événement dénotés par le verbe :

Elle ouvrit la lettre.
L’avalanche a détruit le village.
Cette clé ouvre toutes les portes.	

Sujet Affecté ou Récipiendaire

Le sujet peut aussi indiquer la personne ou la chose affectée par l’action ou l’événement dénotés par le verbe, ou indiquer le/la récipiendaire d’une action, impression ou perception :

Jacques tomba dans l’escalier et se cassa le bras.
Sara reçut tous les honneurs et fut couverte de cadeaux.
Nous avons vu l’avion s’écraser et entendu l’explosion.
Les Dupont ont trois enfants, un chien et une perruche.

Sujet Grammatical

Certains sujets n’ont pas de fonction communicative, mais n’existent que pour compléter la structure grammaticale:

Il commence à faire sombre et il pleut, donc mieux vaut rester à la maison. (Voir => Verbes impersonnels).
Il y a un nid d'hirondelles sous la charpente.  (Voir => "Il y a").
Ce sont les enfants qui font ce bruit. (Voir => "C'est/Ce sont").

Morphologie

Le sujet peut être un nom (a), un groupe nominal (b), un pronom à la forme sujet (c), ou une proposition subordonnée sujet, qui peut prendre plusieurs formes (d):

(a) Le chat a attrapé une souris.
(b) Le petit vélo rouge à guidon chromé se trouvait au fond de la cour. 
(c) Moi, je n'ai jamais dû faire de service militaire.
(d) Qu'il soit fâché ne m'étonne pas.
    Ça ne m'étonne pas qu'il soit fâché.
    Il est bien clair qu’elle n’est pas disposée à partir.
    Faire un pudding de Noël, ce n’est pas une tâche facile.
    Picasso est censé avoir peint cette œuvre.

Syntaxe

Place du sujet dans la phrase

L'ordre des éléments dans la phrase assertive est fixe: le sujet précède le verbe ou groupe verbal, et s'accorde avec celui-ci.

TUn seul de mes enfants joue au tennis, mais tous jouent du piano.

Inversion de l'ordre Sujet + Verbe

Voir => V + S (Ordre inversé)

Que chantes-tu ? 
Il faut croire, dit-elle, à une amélioration de l'économie.
Peut-être serons-nous à temps pour voir passer le cortège.

Sujet de l'impératif

En général, l' impératif ne requiert pas de sujet explicite (a), mais un vocatif (souvent tu/vous ou équivalent) peut être placé en tête de phrase (b). Le sujet de l'impératif/optatif à la 3e personne est explicité :

(a) Réfléchissez à la question et répondez-nous.
(b) Toi, suis-moi !
    Vous là au fond, faites entrer Monsieur.
    Hé les gars, écoutez-moi !
(c) Qu'ils mangent de la brioche !
    Qu'elle se grouille un peu, et que ça saute !

Sujet de subordonnée infinitive

En général, le sujet de la subordonnée infinitive est le même que celui de la proposition principale :

Ils voulurent partir de bonne heure.
J’ai eu de la peine à accepter le verdict.
Elle fit semblant d’être endormie.
Pour atteindre l'autre rive, on doit emprunter le pont.

Lorsque le sujet de l’infinitif diffère du sujet de la principale, il faut l’expliciter : Dans les subordonnées qui ont la fonction d’objet, le sujet est placé devant (ou plus rarement après) l’infinitif. Si c’est un pronom, il est mis à la place et à la forme de l'objet :

J'aimerais entendre Céline chanter à Paris.
J’entends le train siffler / siffler le train.

Je les vis traverser la rue.
Elle me fit signe de m’asseoir.
L’instituteur leur ordonna de se taire.

Sujet de subordonnée participe

Dans les subordonnées participes, le sujet des participes doit être le même que celui de la proposition principale. Si ce n’est pas le cas, il doit être explicité ou le sujet de la principale doit être adapté pour éviter l'ambiguïté :

participe présent

En regardant par la fenêtre, les montagnes étaient magnifiques. (Ce ne sont pas les montagnes qui regardent par la fenêtre !)
=> En regardant par la fenêtre, nous pouvions voir les magnifiques montagnes.

En visitant l'usine, le casque est obligatoire. (Ce n'est pas le casque qui visite !)
=> Le port du casque est obligatoire aux personnes visitant l'usine.

participe passé

Gagnées par l’émotion, les larmes coulèrent le long du visage des étudiantes. (Ce ne sont pas les larmes qui sont gagnées par l'émotion !)	
=> Comme les étudiantes étaient gagnées par l’émotion, les larmes coulèrent le long de leur visage.

Écrit dans un dialecte obscur, je trouvai le livre difficile à lire. (Ce n'est pas moi qui suis écrit dans un dialecte obscur !)
=> Écrit dans un dialecte obscur, le livre fut difficile à lire.

Sujet de subordonnée gérondive

Le sujet de la subordonnée gérondive est le même que celui de la proposition principale :

En partant, Pierre oublia de refermer la porte à clé.
En partant, la porte fut mal fermée.

On peut s'attirer beaucoup d'ennuis en buvant trop.
La faculté de conduire une voiture diminue en buvant trop.

En recevant la lettre, je fus étonné du contenu.
En recevant la lettre, le contenu m'étonna.