Corrélation entre structure des syllabes et timbre des voyelles

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En français, la structure syllabique a une influence sur la prononciation des voyelles dites à double timbre, c'est-à-dire des voyelles qui connaissent une variante ouverte et une variante fermée :

[e]/[ɛ]
[o]/[ɔ]
[ø]/[œ]

Une loi phonétique, dite "loi de position", intervenue dans le français au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, veut que les voyelles à double timbre, lorsqu'elles sont en syllabe ouverte accentuée, prennent un timbre fermé ; lorsqu'elles sont en syllabe fermée accentuée, elles prennent un timbre ouvert :

blé [ble] >< sel [sɛl]
peau [po] >< port [pɔʁ]
peu [pø] >< peur [pœʁ]
rigolo [ʁigɔlo] >< rigolote [ʁigɔlɔt]

Même si ce principe est encore relativement bien respecté aujourd'hui, il connaît des exceptions notables, l'écriture et parfois l'étymologie ayant au fil du temps pu influencer la prononciation :

  • les finales verbales graphiques -AIS, -AIT, -AIENT qui devraient adopter un timbre fermé selon la loi de position se prononcent toujours avec un timbre ouvert ; c'est le cas également de nombreux monosyllabes en -AI, -AIS, -AIX, -AIT.
Je faisais [fəzɛ]
Ils dansaient [dɑ̃sɛ]

geai [ʒɛ]
tais [tɛ]
faix [fɛ]
lait [lɛ]
  • les finales graphiques en -EUSE, qui devraient adopter un timbre ouvert selon la loi de position, se prononcent avec un timbre fermé
chanteuse [ʃɑ̃tøz]
heureuse [øʁøz]
  • les finales graphiques en -OSE, -AUSE, qui devraient adopter un timbre ouvert selon la loi de position, se prononcent avec un timbre fermé
chose [ʃoz]
pause [poz]
  • les finales graphiques en Ô, AU, qui devraient adopter en syllabe fermée un timbre ouvert selon la loi de position, se prononcent avec un timbre fermé
côte [kot]
chaude [ʃod]