Constructions comparatives

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La comparaison est l’acte par lequel on cherche à établir des ressemblances ou des différences entre un comparé et un comparant. Le français connait trois types de constructions comparatives : d’identité, d’égalité et de disparité.

Comparatives d'identité

Les constructions comparatives d’identité visent à établir la conformité en tout point du comparé par rapport à un comparant notoire ou connu de l’interlocuteur et qui sert de modèle :

blond comme les blés, têtu comme une mule, bête comme ses pieds, long comme un jour sans pain…
manger comme un cochon, fumer comme un pompier, mentir comme un arracheur de dents…
vieux comme Mathusalem, fier comme Artaban…

Elles reposent principalement sur l’emploi de comme / tout comme :

La stagiaire a préparé le dossier comme une vraie professionnelle.
La météo a annoncé des éclaircies pour la matinée mais un ciel couvert dès le début de l’après-midi, tout comme hier.

Dans un contexte négatif, pour marquer une absence d’identité par rapport à un modèle, elles reposent sur l’emploi de à l’encontre de, contrairement à… :

À l’encontre d’Agathe, Lou n’a jamais réussi une tarte aux framboises.
Contrairement à la France, la Belgique n’a pas signé la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires.

Comparatives d'égalité

Les constructions comparatives d’égalité visent à établir la conformité quantitative ou qualitative du comparé par rapport au comparant.

Le principal outil de la comparaison d’égalité quantitativequantité ou quotité – est autant … que :

Il faut mettre autant de sucre que de farine dans un quatre-quarts.
Il y a eu cette année autant d’échecs que les autres années à l’examen d’admission.

Le principal outil de la comparaison d’égalité qualitative – degré ou intensité – est aussi … que :

La chienne de Lou est aussi affectueuse que son chat est hypocrite.
Ce nouveau modèle est aussi rapide que silencieux.

On peut également construire une comparaison d’égalité en utilisant les moyens d’expression de la comparaison de disparité plus … que, moins … que en contexte négatif :

Mon nouveau canapé n’est pas moins confortable que le précédent.
Ce repas était délicieux et ne nous a pas couté plus cher que si nous avions mangé au resto-rapide.

Pas moins que sera en effet souvent interprété comme équivalent à ‘aussi que’, ‘autant que’ plutôt que comme ‘plus que’. De même, pas plus que sera souvent interprété comme équivalent à ‘aussi que’, ‘autant que’ plutôt que comme ‘moins que’.

Comparatives de disparité

Les constructions comparatives de disparité visent à établir la non-conformité, quantitative ou qualitative, entre un comparé et un comparant.

Les outils de la comparaison de disparité sont plus … que, moins … que, mieux … que, pis … que, contrairement à… :

Agathe est infiniment moins douée pour la couture que pour la pâtisserie.
Contrairement à Agathe, sa sœur est douée pour la couture.

On peut également construire une comparaison de disparité en utilisant les moyens d’expression de la comparaison d’égalité comme, tout comme, autant … que, aussi … que dans un contexte négatif :

Jules parle l’anglais aussi bien qu’un commentateur de la BBC.
→ Jules ne parle pas l’anglais aussi bien qu’un commentateur de la BBC.

À noter que dans une phrase négative, aussi … que peut être réduit à si … que (doit l’être selon les puristes) :

Vue de près, cette robe n’est pas si belle / aussi belle que je l’aurais cru.

À noter également que lorsque la comparaison de disparité porte sur un nombre, l’articulation de se substitue à que, même si que est de plus en plus courant dans cet environnement :

Je n’ai pas plus de 10 € sur moi.
Il a plus d’un tour dans son sac.