Différences entre versions de « Concordance des temps »

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On parle de concordance des temps lorsque le temps du verbe d’une subordonnée est conditionné par le temps du verbe de la principale dont elle dépend. En français, le temps de la principale ne conditionne jamais le temps de la subordonnée ; en d’autres termes, '''il n’existe pas de règle de concordance des temps en français''', où l’usage des temps dans la subordonnée est d’une grande souplesse.
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Comme le disait le grammairien Ferdinand Brunot, '''« Ce n’est pas le temps principal qui amène le temps de la subordonnée, c’est le sens. »'''
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Ainsi, on peut dire indifféremment :
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Agathe disait qu’elle partait en vacances vendredi.
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Agathe disait qu’elle part en vacances vendredi.
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Si tu lui demandes, Agathe te dira qu’elle partira en vacances vendredi.
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Si tu lui demandes, Agathe te dira qu’elle part en vacances vendredi.
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selon le sens que l’on veut donner à l’énoncé et selon des ambiguïtés que l’on veut éviter. La phrase :
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Jules disait qu’il travaillait à Paris.
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peut donner à entendre que Jules travaille encore maintenant à Paris ou au contraire que Jules n’y travaille plus, alors que
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Jules disait qu’il travaille à Paris.
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donne uniquement à attendre que Jules travaille encore maintenant à Paris. Le premier énoncé nécessitera donc un complément d’information si on veut éviter tout risque de confusion :
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Jules disait qu’il travaillait à Paris à cette époque-là.
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Jules disait qu’il travaillait à Paris jusqu’à la fin de l’année.
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En revanche, le second énoncé sera correctement interprété sans ce complément d’information.
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En d’autres termes, seul le souci d’une communication efficace régularise l’emploi des temps dans la subordonnée en français.
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== Concordance des temps ==
 
== Concordance des temps ==
 
Souvent, lorsque le verbe d'une proposition principale [[Expression du temps passé|exprime le temps passé]], le verbe de la subordonnée prend aussi une forme passée,  ''à moins que ce ne soit contraire au sens''.  Ainsi, la forme verbale dans la [[subordonnée objet]] qui rapporte les dires, les pensées ou le [[Phrase optative|souhait]] de quelqu'un (= [[Subordonnée objet : discours indirect|discours indirect]]) est conditionnée par le temps verbal de la proposition principale.   
 
Souvent, lorsque le verbe d'une proposition principale [[Expression du temps passé|exprime le temps passé]], le verbe de la subordonnée prend aussi une forme passée,  ''à moins que ce ne soit contraire au sens''.  Ainsi, la forme verbale dans la [[subordonnée objet]] qui rapporte les dires, les pensées ou le [[Phrase optative|souhait]] de quelqu'un (= [[Subordonnée objet : discours indirect|discours indirect]]) est conditionnée par le temps verbal de la proposition principale.   

Version du 30 avril 2017 à 15:33

On parle de concordance des temps lorsque le temps du verbe d’une subordonnée est conditionné par le temps du verbe de la principale dont elle dépend. En français, le temps de la principale ne conditionne jamais le temps de la subordonnée ; en d’autres termes, il n’existe pas de règle de concordance des temps en français, où l’usage des temps dans la subordonnée est d’une grande souplesse. Comme le disait le grammairien Ferdinand Brunot, « Ce n’est pas le temps principal qui amène le temps de la subordonnée, c’est le sens. » Ainsi, on peut dire indifféremment :

Agathe disait qu’elle partait en vacances vendredi.
Agathe disait qu’elle part en vacances vendredi.
Si tu lui demandes, Agathe te dira qu’elle partira en vacances vendredi.
Si tu lui demandes, Agathe te dira qu’elle part en vacances vendredi.

selon le sens que l’on veut donner à l’énoncé et selon des ambiguïtés que l’on veut éviter. La phrase :

Jules disait qu’il travaillait à Paris.

peut donner à entendre que Jules travaille encore maintenant à Paris ou au contraire que Jules n’y travaille plus, alors que

Jules disait qu’il travaille à Paris.

donne uniquement à attendre que Jules travaille encore maintenant à Paris. Le premier énoncé nécessitera donc un complément d’information si on veut éviter tout risque de confusion :

Jules disait qu’il travaillait à Paris à cette époque-là.
Jules disait qu’il travaillait à Paris jusqu’à la fin de l’année.

En revanche, le second énoncé sera correctement interprété sans ce complément d’information. En d’autres termes, seul le souci d’une communication efficace régularise l’emploi des temps dans la subordonnée en français.

Concordance des temps

Souvent, lorsque le verbe d'une proposition principale exprime le temps passé, le verbe de la subordonnée prend aussi une forme passée, à moins que ce ne soit contraire au sens. Ainsi, la forme verbale dans la subordonnée objet qui rapporte les dires, les pensées ou le souhait de quelqu'un (= discours indirect) est conditionnée par le temps verbal de la proposition principale.

Présent => prétérit

D'une façon générale, le présent dans la subordonnée est transposé à l'imparfait; mais on peut maintenir le présent pour indiquer que la situation désignée se poursuit encore au moment de l'énoncé. Un présent désignant une situation permanente, donc indépendante du temps, n'est pas transposé au passé:

Elle disait qu'elle travaillait à Londres.
Il souhaita que tout le monde pût hériter de quelque chose.

Il nous raconta qu'il est en train d'écrire un livre.	
Il expliqua qu'un triangle a trois côtés.

Passé composé => Plus-que-parfait

Le passé composé transposé dans le discours indirect devient plus-que-parfait

Elle dit "J'ai tapé la lettre" => Elle dit qu'elle avait tapé la lettre.

Futur simple => Conditionnel

Le futur simple peut être transposé en un conditionnel présent , mais ce n'est pas le cas si l'action est encore future au moment de l'énoncé :

"Ils achèteront les timbres-poste" => Je croyais qu'ils achèteraient les timbres-poste.
"Ils ne se marieront pas avant le mois de mai" => Ils me dirent qu'ils ne se marieront pas avant le mois de mai.

Impératif

Un impératif au discours direct peut être rendu dans le discours indirect soit par un infinitif, soit par un ordre indirect avec un auxiliaire d'obligation:

Sortez de la pièce !	
=>  Il m'ordonna de sortir de la pièce.
=>  Il cria que je devais sortir de la pièce.