Adjectif possessif

De MultiGram

L’adjectif possessif est un déterminant quantificateur-qualificateur, c’est-à-dire un déterminant qui cumule des informations de quantité et de qualité : il ajoute à la valeur d’un article défini l’expression d’une relation de contiguïté entre le nom déterminé et la personne grammaticale :

Mon chien a enterré son os au fond de notre jardin.
→ Mon chien = 'le chien + de moi' ; son os = 'l’os + de lui' ; notre jardin = 'le jardin + de nous'

Le fait que l’adjectif possessif intègre implicitement un article a pour conséquence l’incompatibilité de l’adjectif possessif et de l’article :

Ma cousine
Une ma cousine

Le français connaissait toutefois à date ancienne un adjectif possessif simplement qualificateur, aux formes propres et compatible avec l’article, mais qui est aujourd’hui strictement usité dans un registre élevé :

Une mienne cousine
Cette décision est mienne.

Au plan des formes, l’adjectif possessif différencie fondamentalement les formes qui renvoient à une personne de celles qui renvoient à plusieurs personnes et, pour les premières, les formes du masculin singulier de celles du féminin singulier :

     Renvoi à une personne Renvoi à plusieurs personnes
    1re 2e 3e 1re 2e 3e
Sing. Masc. Mon Ton Son Notre Votre Leur
  Fém. Ma / Mon* Ta / Ton* Sa / Son* Notre Votre Leur
Plur. Masc.
Fém.
Mes Tes Ses Nos Vos Leurs
  • La forme masculine mon (ton, son) s’utilise avec un nom féminin débutant par une voyelle :
Ma chaise >< mon armoire

L’adjectif possessif s’accorde en genre et en nombre avec le nom qu’il détermine et sélectionne la personne grammaticale en fonction du contexte :

Nos voisins ont garé leur voiture devant la porte de ton garage.
Ta mère et mon fils ont leur anniversaire le même jour.
— Tu devrais surveiller mieux ton fils. — Tu parles de notre fils, je suppose ?
En cas d’exercice d’évacuation, que tout le monde laisse ses affaires dans la salle de classe.
Nous travaillons ensemble mais nous menons notre vie chacun de son côté.

L’identité du référent de la personne grammaticale n’est pas toujours dénuée d’ambiguïté :

Jules a conduit sa fille chez son frère.
→ Jules a-t-il conduit sa fille chez le frère de celle-ci (c’est-à-dire chez son fils à lui) ou chez son frère à lui (c’est-à-dire chez l’oncle de sa fille) ?