Accord du participe passé des verbes pronominaux

De MultiGram
Révision datée du 19 novembre 2020 à 16:19 par Annick Englebert (discussion | contributions)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)

La règle d’accord à appliquer au participe passé des verbes pronominaux dépend de la manière dont s’analyse le verbe pronominal concerné :

  • soit le pronom est analysable, dans le cas des verbes occasionnellement pronominaux, c’est-à-dire des verbes qui sont susceptibles d’emplois non pronominaux ;
  • soit le pronom n’est pas analysable, dans le cas des verbes essentiellement pronominaux, c’est-à-dire des verbes qui ne sont pas susceptibles d’emplois non pronominaux.

Le pronom est analysable

Lorsque le pronom du verbe pronominal est analysable et occupe la fonction d’objet premier de ce verbe, le participe passé s’accorde ; dans les autres cas, il ne s’accorde pas, c’est-à-dire qu’on applique la règle générale d’accord du participe passé employé avec avoir :

Jules et Agathe ne se sont plus vus depuis l’été passé, mais ils se sont parlé au téléphone hier soir.
Après s’être levée, Agathe s’est lavé les cheveux.

ainsi que les règles particulières de cet accord :

Les associations se sont vu interdire l’accès à la salle de conférence.
Bien que mieux entrainée, Agathe s’est laissé devancer par Jules.

Les règles particulières de l’accord (présence d'un quantificateur, série de noms) sont également applicables dans ce cas :

Nombre de scientifiques se sont penchés sur la question.
L’écharpe et le bonnet qu’Agathe s’est tricotés ont l’air très agréables à porter.

Le pronom n’est pas analysable

Lorsque le pronom du verbe pronominal n’est pas analysable, on se reporte au cas d’emploi du participe passé employé avec être :

Ils se sont enfuis de cette ennuyeuse soirée.
Agathe s’est efforcée à être aimable.

C’est le cas notamment pour les verbes pronominaux à sens passif :

Cette aquarelle s’est vendue un bon prix.
La balle s’est perdue dans le gazon.

Seul le verbe s’arroger fait ici exception et se comporte comme si son pronom était analysable.