Accord du participe passé employé avec avoir

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L'accord du participe passé employé avec avoir est dépendant de la disposition du participe passé par rapport au donneur d'accord.

Le donneur d’accord précède le participe passé

Le participe passé employé avec avoir et précédé du donneur d’accord (l’objet premier du verbe) s’accorde en genre et en nombre avec ce donneur :

Les rosiers, Agathe les a arrosés ce matin.
Les groseilles que j’ai achetées n’étaient pas très gouteuses.

Lorsque le donneur d’accord est le pronom en, l’usage ancien voulait qu’on n’accorde pas le participe passé, mais l’accord est toléré depuis la réforme orthographique de 1976 :

Des fraises, Agathe n’en a pas trouvé/trouvées au marché.

Les règles particulières d’accord sont applicables dans ce cas :

Le pull et le pantalon que Jules a portés hier sont couverts de boue.
Une grande partie des groseilles que j’ai achetées est déjà moisie.

Le donneur d’accord suit le participe passé

Le participe passé employé avec avoir et suivi du donneur d’accord ne s’accorde pas :

Agathe a arrosé les rosiers ce matin.
J’ai acheté des framboises qui n’étaient pas très gouteuses.

Des éléments du donneur d’accord sont répartis de part et d’autre du participe passé

Lorsqu’une partie du donneur d’accord suit le participe passé employé avec avoir et une autre le précède, on a le choix d’accorder ou de ne pas accorder le participe passé, mais la tendance générale est à l’absence d’accord.

Les cas visés ici sont principalement ceux dans lesquels le participe passé est précédé du donneur d’accord et suivi d’un élément – adjectif, infinitif – apposé au donneur d’accord :

  • l’apposition au donneur d’accord est un infinitif :
Les oiseaux que j’ai entendu chanter, le chat les as fait s’envoler.
Agathe ? Je l’ai vu partir il y a quelques minutes.
Tes pantoufles, tu les as laissé trainer dans la salle de bain.
  • l’apposition est un adjectif ou un autre participe passé :
Agathe était tellement émue qu’on l’aurait cru prête à fondre en larmes.
Des comportements que l’on a jugé répréhensibles dans le passé sont désormais acceptés de tous.

Sont visées également les constructions où, dans une séquence N1 + de + N2, le N1 précède le participe et le N2 le suit :

Le pianiste a tant fait de fausses notes qu’il n’a aucune chance d’être sélectionné pour ce prestigieux concours.

ou à l’inverse le N2, sous la forme du pronom en, précède et le N1 suit :

Des citrons, mes citronniers en ont produit une tonne la saison passée.

Est visé enfin le cas où le donneur d’accord est le pronom en à valeur partitive, laissant une partie du groupe pronominalisé intacte derrière le participe passé :

Jules en a déjà vu de bien plus beaux que ce chien-là !

Il n’y a pas de donneur d’accord

Lorsque le participe passé employé avec avoir ne trouve pas de donneur d’accord, il ne s’accorde pas. Sont principalement concernés ici les participes passés des verbes intransitifs :

La peinture a complètement séché.
Les sauteurs en longueurs ont souvent excellé en sprint.

et ceux des auxiliaires modaux devoir, pouvoir, savoir, vouloir :

Jules n’a pas pu arriver à temps.
Agathe n’a jamais 'su si ce mot prenait un –s ou un –x au pluriel.