Imparfait
L’imparfait est l’un des trois temps du passé français avec le passé composé et le passé simple.
Formation
L’imparfait se forme à partir du radical du présent sur lequel se greffent des désinences spécifiques :
J’étais | J’avais | Je chantais | Je sortais |
Tu étais | Tu avais | Tu chantais | Tu sortais |
Il/Elle était | Il/Elle avait | Il/Elle chantait | Il/Elle sortait |
Nous étions | Nous avions | Nous chantions | Nous sortions |
Vous étiez | Vous aviez | Vous chantiez | Vous sortiez |
Ils/Elles étaient | Ils/Elles avaient | Ils/Elles chantaient | Ils/Elles sortaient |
Pour les verbes irréguliers, le radical est le même que celui du verbe à la 1re personne du pluriel de l’indicatif présent :
Nous buvons → il buvait Nous finissons → il finissait Nous apercevons → il apercevait Nous paraissons → il paraissait
Emplois
L’imparfait sert essentiellement en français à marquer la simultanéité par rapport à un repère situé dans le passé, une actualité dépassée. En ce sens, l’imparfait fonctionne comme un « présent du passé », ce que traduit parfaitement l’usage de l’imparfait dans l’expression « Il était une fois… » qui débute les contes d’enfants. Présent du passé, l’imparfait connait les mêmes types d’emplois que le présent, seul le repère qui sert de référence les distingue. Ainsi, la simultanéité au repère passé que marque l’imparfait peut coïncider exactement avec ce repère (emplois dits ponctuels) :
Il était quatorze heures à l’horloge de la gare quand le train arriva. Il me tendait sa tasse, je lui servais un café, il le buvait.
ou qu’elle le déborde plus ou moins largement (emplois duratifs) :
Les pompiers étaient en grève depuis trois semaines. Agathe se couchait tous les soirs très tôt. Jules ne buvait pas d’alcool.
Dans la plupart des cas, l’usage de l’imparfait donne à entendre que le procès signifié par le verbe est arrivé à son échéance :
Les pompiers étaient en grève depuis trois semaines (mais ils ont repris le travail). Agathe se couchait tous les soirs très tôt (mais elle a changé ses habitudes). Jules ne buvait pas d’alcool (mais il a s’accorde désormais un verre de vin de temps en temps).
Cette particularité explique que toute phrase au présent n’a pas nécessairement d’équivalent à l’imparfait : la phrase
La lune était responsable des marées.
donnerait à entendre qu’une récente découverte a remis en question l’influence de la lune sur les marées. De l’idée que le procès est arrivé à son échéance découlent les emplois dits de politesse :
Je voulais vous demander… (= je vous demande, c’est-à-dire mon intention de vous demander est révolue, je suis passé à l’acte)
C’est aussi de cette manière que s’explique l’expression « il ne manquait plus que ça ! » – autrement dit, rien ne manque plus maintenant. Comme le présent, l’imparfait s’utilise dans la subordonnée hypothétique, à la place du futur du passé, exclu dans ce cas :
Si je réussissais mes examens, je partirais en vacances. ~ Si je réussis mes examens, je pars en vacances.
L’imparfait s’utilise enfin, en concurrence avec le futur antérieur du passé, pour signifier l’imminence contrecarrée :
Un pas de plus et Agathe tombait dans le ravin. (vs serait tombée) Un 100e de seconde en moins, et Bolt établissait un nouveau record du monde. (vs aurait établi)