Chaines nominales
Nom + préposition + nom
En français, un nom peut devenir le complément d’un autre nom exclusivement par l’intermédiaire d’une préposition, le plus souvent la préposition de :
Un vélo de course Le chat de la voisine Un instrument de musique
mais aussi toute autre préposition :
Une vue sur la mer La fille au pantalon vert Des vacances en Italie
Nom + nom
Le français réserve la possibilité de compléter un nom par un autre nom sans l’intermédiaire d’une préposition à trois cas de figure :
1. les deux noms forment un nom composé :
un homme-grenouille un chou-fleur un camion-citerne
2. le second nom est translaté en adjectif :
une robe saumon → le mot saumon est l’équivalent d’un adjectif de couleur une information bidon → le mot bidon est l’équivalent d’un adjectif comme trompeuse
3. la tournure est une construction figée témoignant d’un état ancien du français :
Dieu merci ! = littéralement ‘(avec) le pardon de Dieu’ (expression utilisée pour marquer le soulagement) l’hôtel-Dieu = littéralement ‘l’hôpital de Dieu’ (un hôpital de Paris)
Dans les expressions comme mon frère Jules, mon amie Agathe, le second nom n’est pas complément du premier : il en est l’apposition.
Compote de pomme ou compote de pommes ?
Dans de nombreux cas, la langue française ne tranche pas entre une formulation au singulier ou au pluriel du nom complément d’un autre nom :
de la compote de pomme / de la compote de pommes un contrat d’étude / un contrat d’études
Parfois, l’usage cautionne le singulier, parfois il cautionne le pluriel ; il n’y a ici aucune régularité, le nombre du second n’est pas prédictible ; dans la plupart des cas, on admet d’ailleurs les deux formes.