Différences entre versions de « Genre du nom »

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Le français ne connait que deux genres : le masculin et le féminin. Le genre non marqué est le genre masculin ; le genre marqué est le genre féminin. Le français ne connait pas de neutre.
 
Le français ne connait que deux genres : le masculin et le féminin. Le genre non marqué est le genre masculin ; le genre marqué est le genre féminin. Le français ne connait pas de neutre.
 
== Genre et sexe ==
 
== Genre et sexe ==
Le genre consiste en la transposition, sur le plan grammatical, de l’opposition biologique entre sexe mâle et sexe femelle – d’où le néologisme ''sexuisemblance'' imaginé par les grammairiens Damourette et Pichon.
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Il en résulte que, pour les noms qui renvoient à des êtres sexués, humains ou animaux, il y aura le plus souvent en français une corrélation étroite entre le genre masculin et le sexe mâle, entre le genre féminin et le sexe femelle :
 
homme (masc.) >< femme (fém.)
 
berger (masc.) >< bergère (fém.)
 
coq (masc.) >< poule (fém.)
 
chat (masc.) >< chatte (fém.)
 
même si des discordances existent, pour les noms d’humains :
 
''sentinelle'', ''estafette'' (fém.) désignent le plus souvent un homme
 
''mannequin'' (masc.) désigne le plus souvent une femme
 
et surtout pour les noms d’animaux :
 
''souris'', ''girafe''… (fém.) désignent aussi bien le mâle que la femelle
 
''dromadaire'', ''canari''… (masc.) désignent aussi bien le mâle que la femelle
 
En revanche, pour les noms qui renvoient à des objets, à des abstractions ou à toute autre réalité non sexuée, la distribution du genre est totalement arbitraire :
 
la France, la Pologne, la Chine, l’Éthiopie… (fém.)
 
>< le Danemark, le Portugal, le Mali, le Vietnam… (masc.)
 
 
 
la natation, l’escrime, la gymnastique… (fém.)
 
>< l’athlétisme, le rugby, le ski, le patinage… (masc.)
 
 
 
la framboise, la banane, la figue, la noix… (fém.)
 
>< l’ananas, le melon, le raisin, l’abricot… (masc.)
 
 
 
l’ouïe, la vue… (fém.)
 
>< l’odorat, le toucher…  (masc.)
 
de sorte que l’apprentissage du genre des noms français prend inévitablement la forme de longues listes à mémoriser. La plupart des locuteurs, même dont le français est la langue maternelle, hésitent sur le genre de mots comme : amiante, armistice, pétale, haltère… (masc.) ou impasse, spore, épithète, astérisque (fém.)
 
Voir [[Noms à double genre]]
 
 
== Différenciation en genre ==
 
== Différenciation en genre ==
 
Pour les noms qui renvoient à des êtres sexués, la différenciation en genre peut revêtir différentes formes :
 
Pour les noms qui renvoient à des êtres sexués, la différenciation en genre peut revêtir différentes formes :

Version du 8 novembre 2020 à 09:02

Le français ne connait que deux genres : le masculin et le féminin. Le genre non marqué est le genre masculin ; le genre marqué est le genre féminin. Le français ne connait pas de neutre.

Genre et sexe

Le genre consiste en la transposition, sur le plan grammatical, de l’opposition biologique entre sexe mâle et sexe femelle – d’où le néologisme sexuisemblance imaginé par les grammairiens Damourette et Pichon.

Il en résulte que, pour les noms qui renvoient à des êtres sexués, humains ou animaux, il y aura le plus souvent en français une corrélation étroite entre le genre masculin et le sexe mâle, entre le genre féminin et le sexe femelle :

homme (masc.) >< femme (fém.)
berger (masc.) >< bergère (fém.)
coq (masc.) >< poule (fém.)
chat (masc.) >< chatte (fém.)

même si des discordances existent, pour les noms d’humains :

sentinelle, estafette (fém.) désignent le plus souvent un homme
mannequin (masc.) désigne le plus souvent une femme

et surtout pour les noms d’animaux :

souris, girafe… (fém.) désignent aussi bien le mâle que la femelle
dromadaire, canari… (masc.) désignent aussi bien le mâle que la femelle

En revanche, pour les noms qui renvoient à des objets, à des abstractions ou à toute autre réalité non sexuée, la distribution du genre est totalement arbitraire :

la France, la Pologne, la Chine, l’Éthiopie… (fém.) 
>< le Danemark, le Portugal, le Mali, le Vietnam… (masc.)
la natation, l’escrime, la gymnastique… (fém.)
>< l’athlétisme, le rugby, le ski, le patinage… (masc.)
la framboise, la banane, la figue, la noix… (fém.)
>< l’ananas, le melon, le raisin, l’abricot… (masc.)
l’ouïe, la vue… (fém.)
>< l’odorat, le toucher…  (masc.)

de sorte que l’apprentissage du genre des noms français prend inévitablement la forme de longues listes à mémoriser. La plupart des locuteurs, même dont le français est la langue maternelle, hésitent sur le genre de mots comme : amiante, armistice, pétale, haltère… (masc.) ou impasse, spore, épithète, astérisque (fém.)

Voir Noms à double genre

Différenciation en genre

Pour les noms qui renvoient à des êtres sexués, la différenciation en genre peut revêtir différentes formes :

  • différenciation par le lexique :
homme >< femme, gendre >< bru, garçon >< fille
cheval >< jument, porc >< truie, jars >< oie
  • différenciation par le suffixe :
gamin >< gamine, boulanger >< boulangère, présentateur >< présentatrice
lion >< lionne, chameau >< chamelle, âne >< ânesse
  • différenciation par l’adjonction d’une information sexuée explicite :
un médecin >< une femme-médecin
un canari mâle >< un canari femelle
  • différenciation par l’article ou par tout déterminant différencié en genre (procédé inusité pour les noms renvoyant à des animaux) :
un artiste >< une artiste, le pédiatre >< la pédiatre, mon concierge >< ma concierge

Voir aussi Féminin des noms