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La langue grecque est une langue à déclinaisons dans laquelle les substantifs, les adjectifs, les pronoms, les articles et les participes passifs sont déclinables; Les déclinaisons ont pour but de lier le nom au verbe, à un autre nom ou encore à une préposition<ref>Κλαίρης Χρήστος, Μπαμπινιώτης Γεώργιος, Γραμματική της νέας ελληνικής. Δομολειτουργική – Επικοινωνιακή ». Κέντρο λεξικολογίας, 2014, pp. 42-54.</ref>.
 
La langue grecque est une langue à déclinaisons dans laquelle les substantifs, les adjectifs, les pronoms, les articles et les participes passifs sont déclinables; Les déclinaisons ont pour but de lier le nom au verbe, à un autre nom ou encore à une préposition<ref>Κλαίρης Χρήστος, Μπαμπινιώτης Γεώργιος, Γραμματική της νέας ελληνικής. Δομολειτουργική – Επικοινωνιακή ». Κέντρο λεξικολογίας, 2014, pp. 42-54.</ref>.
  
Les cas existants pour la langue grecque sont les suivants : le '''nominatif''', l’'''accusatif,''' le '''génitif''' et le '''vocatif'''. Autrefois, le grec avait également le datif qui a aujourd’hui disparu sauf dans certaines expressions figées dont la plus courante est ''τοις εκατό (pourcent)''.
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Les cas existants pour la langue grecque sont les suivants : le '''nominatif''', l’'''accusatif,''' le '''génitif''' et le '''vocatif'''. Autrefois, le grec avait également le '''datif''' qui a aujourd’hui disparu sauf dans certaines expressions figées dont la plus courante est ''τοις εκατό (pourcent)''.
  
'''Toutes les explications théoriques des cas de déclinaison, y compris certains exemples, proviennent du « Précis pratique de grammaire grecque moderne » d’Henri Tonnet qui est une grammaire spécialement destinée aux apprenants francophones<ref>Riegel Martin, Rioul Pellat, Jean-Christophe, and Rioul, René. Grammaire Méthodique Du Français.
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'''Toutes les explications théoriques des cas de déclinaison, y compris certains exemples, proviennent du « Précis pratique de grammaire grecque moderne » d’Henri Tonnet qui est une grammaire spécialement destinée aux apprenants francophones'''<ref>Tonnet Henri. Précis pratique de grammaire grecque moderne. 2006. L’Asiathèque. 320 p.</ref>'''<ref>Riegel Martin, Rioul Pellat, Jean-Christophe, and Rioul, René. Grammaire Méthodique Du Français.
  
 
7th ed. 2018. Print. Quadrige Manuels, p.63-64</ref>.'''
 
7th ed. 2018. Print. Quadrige Manuels, p.63-64</ref>.'''
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Il est possible d'accentuer le sujet via la locution discontinue « ''Είναι ... που'' », équivalent grec de « ''C'est ... qui''».
 
Il est possible d'accentuer le sujet via la locution discontinue « ''Είναι ... που'' », équivalent grec de « ''C'est ... qui''».
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== L'accusatif (''αιτιατική'') ==
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L’accusatif sert à exprimer le complément d’objet. Certains verbes exigent '''un complément direct (COD)''' et d’autres '''un complément indirect (COI)''' selon le type de complément qu’ils régissent ou encore selon le contexte.
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=== Complément d'objet direct (COD) ===
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Les verbes transitifs, lorsqu’ils sont suivis d’un élément déclinable, exigent un cas accusatif en grec
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Τρώω '''ένα μήλο'''.
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Je mange '''une pomme'''.
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'''''Ένα μήλο''''' est à l’accusatif car il est complément d’objet direct. Pourtant, ''ένα μήλο'' ne diffère pas morphologiquement du nominatif. Effectivement, les substantifs et les articles neutres au singulier ou au pluriel restent à l’identique au cas nominatif et à l’accusatif. De même, les nominatifs et accusatifs des adjectifs neutres sont également identiques.
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Dans une phrase grecque standard, le complément d’objet direct suit le verbe. Cela dit, l’ordre des mots est assez souple, suivant ce que l’on veut exprimer.
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Le COD peut tout à fait précéder le verbe lorsque le sujet (nominatif) n’est pas physiquement présent. Sinon, la position du sujet serait impactée :
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Η Μαρία καθαρίζει '''το δωμάτιο'''
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'''Το δωμάτιο''' καθαρίζει η Μαρία.
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'''Marie nettoie la chambre.'''
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=== Complément d'objet indirect (COI) ===
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Dans la grammaire grecque de référence, nous définissons l’objet indirect comme la personne ou l’objet qui subit l’action du verbe, comme un deuxième complément nominal du verbe<ref>Κλαίρης Χρήστος, Μπαμπινιώτης Γεώργιος, Γραμματική της νέας ελληνικής. Δομολειτουργική – Επικοινωνιακή ». Κέντρο λεξικολογίας, 2014, p. 45.</ref>.
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Ο Γιάννης μαθαίνει '''τον Πέτρο''' χορό.
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Jean apprend la danse '''à Pierre'''.
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Le complément d’objet indirect est '''''τον Πέτρο''''' puisqu’il subit l’action du verbe, le fait d’apprendre.
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Attention, contrairement au français, la préposition introductive du COI n'est pas obligatoire en grec.
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Ο Γιάννης μαθαίνει '''<u>στον</u> Πέτρο''' χορό.
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Jean apprend la danse '''<u>à</u> Pierre'''.
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=== Ordre des mots ===
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Deux accusatifs se suivent dans l'exemple suivant:
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Διδάσκω '''τους μαθητές γεωγραφία'''.
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J’enseigne '''aux élèves la géographie'''.
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Premièrement, '''''τους μαθητές''''' qui est COD et ensuite '''''γεωγραφία''''' qui est COI. Nous pouvons constater qu’en français, cela est le contraire car ''aux élèves'' est un COI et ''la géographie'' est un COD. Pour mieux comprendre l’analyse phraséologique de la structure grecque, nous pouvons avoir recours à la traduction littérale : ''J’enseigne les élèves [à la] géographie*''. Le raisonnement sur la base de cette traduction littérale serait alors le suivant : ''J’enseigne qui ? Les élèves ; J’enseigne les élèves à quoi ? [à la] géographie''.
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Précisons que les deux compléments sont interchangeables concernant leur position dans la phrase:
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Διδάσκω '''γεωγραφία τους μαθητές'''.
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J’enseigne '''la géographie aux élèves'''.
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=== Attribut ===
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L’attribut peut également être exprimé par l’accusatif.
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'''L’attribut du complément d’objet''' attribuera une propriété supplémentaire à l’objet grâce au verbe.
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Εξέλεξαν τον Πέτρο '''πρόεδρο'''.
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Ils ont élu Pierre '''président'''.
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''Πρόεδρο'' est l’attribut du complément d’objet. Les verbes ''ανακηρύσσω'' (''proclamer'')'', αποκαλώ'' (''surnommer'')'', διορίζω'' (''désigner'')'', εκλέγω'' (''élire'')'', θεωρώ'' (''considérer'')'', κρίνω'' (''juger'')'', ονομάζω'' (''nommer'')'', χειροτονώ'' (''ordonner'', au sens ecclésiastique) sont des verbes qui permettent l’attribution d’une propriété supplémentaire à l’objet.

Version du 16 juillet 2023 à 22:14

La langue grecque est une langue à déclinaisons dans laquelle les substantifs, les adjectifs, les pronoms, les articles et les participes passifs sont déclinables; Les déclinaisons ont pour but de lier le nom au verbe, à un autre nom ou encore à une préposition[1].

Les cas existants pour la langue grecque sont les suivants : le nominatif, l’accusatif, le génitif et le vocatif. Autrefois, le grec avait également le datif qui a aujourd’hui disparu sauf dans certaines expressions figées dont la plus courante est τοις εκατό (pourcent).

Toutes les explications théoriques des cas de déclinaison, y compris certains exemples, proviennent du « Précis pratique de grammaire grecque moderne » d’Henri Tonnet qui est une grammaire spécialement destinée aux apprenants francophones[2][3].

Le nominatif (ονομάζει)

Comme son nom l’indique, ce cas a pour rôle de nommer. Il s’agit du cas « standard » du mot, tel qu’il figure dans le dictionnaire.

Fonctions

Il est communément appelé le cas du sujet car le sujet est au nominatif

Oι μαθητές της είναι έξυπνοι. 
Ses étudiants [à elle] sont intelligents.

Cela dit, il peut accessoirement être aussi le cas du prédicat du sujet: le prédicat peut être un adjectif ou un substantif.

 μαθητές της είναι έξυπνοι. 
Ses étudiants [à elle] sont intelligents.

Flexion

Le cas du nominatif est caractérisé par l’absence de flexion supplémentaire liée à la déclinaison ce qui a pour conséquence la clarté de la distinction du genre (masculin, féminin, neutre) du mot. En effet, nous pouvons – à quelques cas exceptionnels près – reconnaître le genre des mots par leurs terminaisons en grec.

Ordre des mots

Traditionnellement, le nominatif se trouve en début de phrase, avant le verbe. Cependant, entre le sujet et le verbe peuvent parfois s’intercaler d’autres éléments tels que des compléments circonstanciels, la première partie de la négation (ne) ou encore les formes conjointes du pronom personnel complément antéposées au verbe dans le groupe verbal[4].

Marc ne lui en a pas parlé.    
Ο Μάρκος δεν του έχει μιλήσει για αυτό.

Précisons que l’ordre des mots en grec étant plus souple, nous aurions pu placer le sujet à différents endroits (mais pas n’importe où pour autant):

1. Δεν του έχει μιλήσει ο Μάρκος για αυτό 
2. Δεν του έχει μιλήσει για αυτό ο Μάρκος. 
= Marc ne lui en a pas parlé.

La position du sujet change et cela peut avoir pour conséquence l’élément sur lequel nous voulons insister.

Il est possible d'accentuer le sujet via la locution discontinue « Είναι ... που », équivalent grec de « C'est ... qui».

L'accusatif (αιτιατική)

L’accusatif sert à exprimer le complément d’objet. Certains verbes exigent un complément direct (COD) et d’autres un complément indirect (COI) selon le type de complément qu’ils régissent ou encore selon le contexte.

Complément d'objet direct (COD)

Les verbes transitifs, lorsqu’ils sont suivis d’un élément déclinable, exigent un cas accusatif en grec

Τρώω ένα μήλο. 
Je mange une pomme.

Ένα μήλο est à l’accusatif car il est complément d’objet direct. Pourtant, ένα μήλο ne diffère pas morphologiquement du nominatif. Effectivement, les substantifs et les articles neutres au singulier ou au pluriel restent à l’identique au cas nominatif et à l’accusatif. De même, les nominatifs et accusatifs des adjectifs neutres sont également identiques.

Dans une phrase grecque standard, le complément d’objet direct suit le verbe. Cela dit, l’ordre des mots est assez souple, suivant ce que l’on veut exprimer.

Le COD peut tout à fait précéder le verbe lorsque le sujet (nominatif) n’est pas physiquement présent. Sinon, la position du sujet serait impactée :

Η Μαρία καθαρίζει το δωμάτιο
Το δωμάτιο καθαρίζει η Μαρία.

Marie nettoie la chambre.

Complément d'objet indirect (COI)

Dans la grammaire grecque de référence, nous définissons l’objet indirect comme la personne ou l’objet qui subit l’action du verbe, comme un deuxième complément nominal du verbe[5].

Ο Γιάννης μαθαίνει τον Πέτρο χορό. 
Jean apprend la danse à Pierre.

Le complément d’objet indirect est τον Πέτρο puisqu’il subit l’action du verbe, le fait d’apprendre.

Attention, contrairement au français, la préposition introductive du COI n'est pas obligatoire en grec.

Ο Γιάννης μαθαίνει στον Πέτρο χορό. 
Jean apprend la danse à Pierre.

Ordre des mots

Deux accusatifs se suivent dans l'exemple suivant:

Διδάσκω τους μαθητές γεωγραφία. 
J’enseigne aux élèves la géographie.

Premièrement, τους μαθητές qui est COD et ensuite γεωγραφία qui est COI. Nous pouvons constater qu’en français, cela est le contraire car aux élèves est un COI et la géographie est un COD. Pour mieux comprendre l’analyse phraséologique de la structure grecque, nous pouvons avoir recours à la traduction littérale : J’enseigne les élèves [à la] géographie*. Le raisonnement sur la base de cette traduction littérale serait alors le suivant : J’enseigne qui ? Les élèves ; J’enseigne les élèves à quoi ? [à la] géographie.

Précisons que les deux compléments sont interchangeables concernant leur position dans la phrase:

Διδάσκω γεωγραφία τους μαθητές. 
J’enseigne la géographie aux élèves.

Attribut

L’attribut peut également être exprimé par l’accusatif.

L’attribut du complément d’objet attribuera une propriété supplémentaire à l’objet grâce au verbe.

Εξέλεξαν τον Πέτρο πρόεδρο. 
Ils ont élu Pierre président.

Πρόεδρο est l’attribut du complément d’objet. Les verbes ανακηρύσσω (proclamer), αποκαλώ (surnommer), διορίζω (désigner), εκλέγω (élire), θεωρώ (considérer), κρίνω (juger), ονομάζω (nommer), χειροτονώ (ordonner, au sens ecclésiastique) sont des verbes qui permettent l’attribution d’une propriété supplémentaire à l’objet.

  1. Κλαίρης Χρήστος, Μπαμπινιώτης Γεώργιος, Γραμματική της νέας ελληνικής. Δομολειτουργική – Επικοινωνιακή ». Κέντρο λεξικολογίας, 2014, pp. 42-54.
  2. Tonnet Henri. Précis pratique de grammaire grecque moderne. 2006. L’Asiathèque. 320 p.
  3. Riegel Martin, Rioul Pellat, Jean-Christophe, and Rioul, René. Grammaire Méthodique Du Français. 7th ed. 2018. Print. Quadrige Manuels, p.63-64
  4. Riegel Martin, Rioul Pellat, Jean-Christophe, and Rioul, René. Grammaire Méthodique Du Français. 7th ed. 2018. Print. Quadrige Manuels, p. 244.
  5. Κλαίρης Χρήστος, Μπαμπινιώτης Γεώργιος, Γραμματική της νέας ελληνικής. Δομολειτουργική – Επικοινωνιακή ». Κέντρο λεξικολογίας, 2014, p. 45.