Aoriste (αόριστος)

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L’aoriste est un temps qui n’existe pas en français sous cette appellation. Cela dit, il est tout de même possible de le rendre en français par son équivalent en termes de valeur et d'usage qui est plus couramment le passé composé ou encore par le passé simple pour ce qui est de la narration.

L’aoriste a généralement une valeur de passé, au même titre que le passé composé en français. Cependant, il peut également avoir une valeur de futur proche et certain:

Παίρνω την τσάντα μου και φύγαμε
Je prends mon sac et nous [partons] sommes partis.

Usages de l'aoriste

Exprimer un fait accompli

Πήραμε όλα τα πράγματά μας. 
Nous avons pris toutes nos affaires. 

Marquer l'antériorité du présent

Εφόσον έφαγε το πρωινό του, ο Μανώλης πήγε να κάνει τον απογευματινό του ύπνο.
Puisqu’il a pris son petit déjeuner, Emmanuel fait sa sieste. 

Situer un procès passé

Χθες έφαγα μακαρόνια. 
Hier, j’ai mangé des pâtes.

Morphologie de l'aoriste

Voix active

La morphologie de l'aoriste recourt à un radical différent de celui utilisé pour conjuguer à l'imparfait, mais utilise les mêmes désinences que ce temps.

Dès lors, si les désinences restent bien:

Personne Désinence de l'aoriste
1PSG
2PSG -ες
3PSG
1PPL -αμε
2PPL -ατε
3PPL -αν

les radicaux des verbes sont, eux, amenés à changer, parfois de manière imprévisible. Nous pouvons toutefois définir trois règles pour définir les nouveaux radicaux qui seront utilisés pour conjuguer à l'aoriste:

1° La première règle concerne les verbes ayant un radical en -νω, -θω, -ζω: ils deviendront -σα à l’aoriste.

2° La seconde concerne les verbes ayant un radical en -κω, -γω, -χω, -σκω, -χνω, -ζω: ils deviendront -ξα.

3° Et enfin la dernière, les verbes ayant un radical en -πω, -βω, -φω, -εύω, -αύω: ils deviendront -ψα.

Nous relevons une ambiguïté dans le fait que 2 groupes concernent les radicaux en -ζω. Pour savoir si le radical qu'ils utiliseront à l'aoriste sera en -σα ou en -ξα, il peut être utile de se rapporter au substantif de ces verbes. En effet, si le radical du substantif se termine par un -σ-, le radical sera en -σα. Mais si le substantif se termine par une gutturale (κ, γ, χ, ξ), le radical du verbe se terminera par une gutturale.

Prenons l’exemple de διαβάζω (lire) - διάβασμα (la lecture) - διάβασα (j’ai lu) ou encore celui de παίζω (jouer) - παιχνίδι (le jouet) - έπαιξα (j’ai joué).

Nous pouvons ajouter les règles suivantes afin de peaufiner les 3 règles précédentes :

A° Les verbes qui sont accentués sur la dernière syllabe forment leur aoriste en –ήσα. Excepté : μεθώ (s’enivrer)μέθυσα et μηνώ (porter plainte)μήνυσα

B° Les verbes ayant un double λ dans leur radical n’en gardent qu’un seul à l’aoriste.

C° Les verbes qui se terminent en –έλνω et –έρνω se forment en –ειλα et –ειρα. Excepté σέρνω (tirer) – έσυρα

Augment syllabique

L'aoriste à la voix active est sujet au phénomène de l'augment syllabique: les verbes à l’aoriste sont accentués sur la troisième syllabe en partant de la dernière. Lorsque cette troisième syllabe est inexistante, l’augment est de mise pour que cette règle puisse être respectée. Il prend la forme d'une syllabe rajoutée au début du radical utilisé. L’augment est généralement ε- mais dans les verbes irréguliers, il est également probable de rencontrer η- et εί-. Ce phénomène est observable dans des formes à l'aoriste telles que έπαιξα ou έσυρα.

Voix médio-passive

L'aoriste de la voix médio-passive recourra au même radical que le présent ou l'imparfait. Les terminaisons du passé (donc celles de l'imparfait ou de l'aoriste actif) resteront celles utilisées, mais il y aura un ajout de sons entre le radical et les désinences:

À la fin du radical, il nous faudra ajouter -θ- derrière une voyelle et -τ- derrière une consonne. À cela, il faut ajouter la syllabe -ηκ-, puis seulement à ce moment-là, les désinences du passé.

Par exemple, le verbe γράφομαι (s’inscrire) deviendra γράφτηκα ; κρύβομαι (se cacher) deviendra κρύφτηκα car l’adjonction du assourdit le qui deviendra .

Nous constatons que l’augment est omis puisque le nombre de syllabes est amplement suffisant que pour respecter la règle d’accentuation. Notons que les verbes contractés de type αγαπιέμαι (s’aimer) forment un radical en -ήθηκ-